Les parents et les notes scolaires. Une recherche herméneutique des perceptions des enseignants

From Firenze University Press Journal: Rivista Italiana di Educazione Familiare — RIEF

University of Florence
4 min readNov 8, 2023

Antigoni-Alba Papakonstantinou, Assistant Proffessor of Sociology of Education, National and Kapodistrian University of Athens

La recherche concernant les rapports des parents à l’école s’avère riche et extensive, s’étendant de la modélisation des comportements parentaux face à l’école (Epstein, 1995; Hoover-Dempsey, Sandler, 1995) jusque à leur interprétation sur la base de facteurs multiples et complexes. Avant de procéder, deux remarques doivent être faites. La première est liée au fait que la grande majorité des recherches se réfèrent à l’école primaire (Dubet, Martuccelli, 1996; Gayet, 1999). Soit parce que l’ organisation et la structure de l’ éducation secondaire est plus complexe, soit parce que l’école primaire est considérée comme le niveau le plus primordial de l’éducation des enfants, toujours adressée et accueillante la grande masse des enfants de tous milieux sociaux, soit parce que l’âge des élèves en secondaire et l’adolescence les éloigne de la famille et des normes parentales, la recherche (des rapports parentaux au collège ou au lycée) reste limitée (Costa, Faria, 2017; Papakonstantinou, 2022).La deuxième remarque concerne le fait que la performance scolaire et les notes scolaires des élèves paraissent assez négligées par la recherche consacrée à l’accompagnement parental de la scolarité (Delès, 2020). La fréquence et la qualité des relations, l’objectifs des visites à l’école, le contenu des discussions avec les enseignants ou même les aspirations parentales constituent des sujets qui sont passés au microscope de la recherche des rapports parents-école, tandis que le soutien pratique qui se réalise à la maison et se concentre surtout sur l’aide que les parents donnent à leurs enfants semble inaperçu ou indétecté.Or, la performance scolaire de l’enfant s’avère un facteur décisif et en même temps explicatif des rapports des parents à l’école (Fan, 2001; Kiprianos, Papakonstantinou, 2011). L’implication parentale se diversifie conformément à la performance scolaire des enfants. Les parents des élèves en réussite se rendent à l’école plus souvent que ceux dont les enfants se trouvent en échec scolaire. En même temps, l’accompagnement parental systématique et le suivi actif de la scolarité se lient avec la meilleure adaptation de l’enfant à l’école et l’amélioration de sa performance scolaire (Otani, 2019; Wilder, 2014). L’implication parentale et la performance scolaire des élèves semblent donc rentrer dans un cercle vicieux. Les parents des élèves en réussite se rendent plus souvent à l’école que ceux dont les enfants connaissent un échec scolaire. Mais, si les derniers entretenaient des rapports plus fréquents avec l’école et plus sincères avec les enseignants, leurs enfants pourraient avoir une meilleure performance scolaire et par conséquent eux ils aimeraient visiter plus souvent l’école et ils souhaiteraient plus s’occuper du suivi scolaire de leur enfant.Dans tous les cas la distribution des notes constitue une raison, une excuse de contact entre l’école et la famille. Les parents sont invités à venir à l’école, ils sont encouragés à discuter avec les enseignants et ils sont censés à comprendre par ces rencontres, pas seulement quelle est la performance de leur enfant aux différentes matières, mais aussi quel est son niveau de connaissances acquis et si possible quel pourrait être son futur parcours scolaire. Car, les notes scolaires ne reflètent pas seulement la performance de l’élève, mais également son effort, son investissement personnel, son adaptation aux exigences, sa façon d’être et d’agir. Effectivement, on n’aurait pas tort de soutenir que les notes scolaires fonctionnent comme un prisme double, reflétant d’un côté l’investissement familial à l’éducation de l’enfant et projetant de l’autre côté son avenir éducatif, son futur professionnel et le statut social qu’il pourrait atteindre.Partant de l’acceptation que tous les parents s’intéressent à la scolarité de leurs enfants (Papakonstantinou, 2013) et que les notes sont un indicateur essentiel de réussite ou d’échec scolaire, on pourrait aisément conclure que les parents d’élèves attribuent une certaine importance aux notes scolaires de leurs enfants. De plus, comme le souligne Dubet (2019) les parents d’aujourd’hui connaissent que leur capital culturel ne suffit pas pour garantir la réussite ou l’échec scolaire. Pour que les enfants obtiennent des bonnes notes, la cellule familiale, et notamment les parents, doivent agir, s’impliquer, investir, soutenir, se mobiliser face à la scolarité. Ainsi, la présente recherche vise à décrire les attitudes parentales envers la notation et à étudier l’importance que les parents des élèves du secondaire attribuent aux notes scolaires d’après les perceptions des enseignants. Trois questions de recherche étaient posées:

  • Par quels événements les enseignants comprennent l’intérêt parental pour les notes scolaires ?
  • Comment les enseignants expliquent l’importance qu’attribuent les parents aux notes scolaires ?
  • Quelles sont les conséquences de l’investissement parental aux notes scolaires selon les enseignants ?

Read Full Text: https://oaj.fupress.net/index.php/rief/article/view/14448

DOI: https://doi.org/10.36253/rief-14448

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